Par ici l'hybridation...

Dessin de Fabrice Erre (DR)
Dessin de Fabrice Erre (DR)

Alors que les cours en hybridation se profilent à l'horizon, j'invite les élèves de Première et de Terminale à se rendre sur cette page du site pour prendre connaissance du planning à venir et des cours en PPT qui s'y rattachent.

 

Bon courage à tous, l'enseignement reste plus que jamais un enjeu existentiel !

Voix d'outre-tombe

Dessin de Chappatte (parue dans l'intern. Herald Tribune, 11/11/2006 - DR)
Dessin de Chappatte (parue dans l'intern. Herald Tribune, 11/11/2006 - DR)

  

 En cette journée de l'Europe qui marque aussi les commémorations de la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie, les échos de la guerre en Ukraine résonnent sourdement.

 

Le Monde s'associe aux journalistes russes du titre d'opposition Novaïa Gazeta Europe pour faire entendre la voix de ceux qui disent non à la guerre. En cette occasion, un extrait prémonitoire de la journaliste Anna Politkovskaïa de 2004 revient sur la mise en place du pouvoir autoritaire de V. Poutine : Ce que la journaliste Anna Politkovskaïa écrivait en 2004 : « Poutine n’aime pas les êtres humains. Il nous considère comme un simple moyen pour lui »

 

  • "La plume de « Novaïa Gazeta », assassinée en octobre 2006, écrivait, dans son livre « La Russie de Poutine », un avertissement que personne n’a voulu entendre. « Le Monde » republie un extrait de cet ouvrage en forme d’avertissement". 

A voir aussi le documentaire (ci-dessous) d'Amnesty International sur le travail de la journaliste.

  • "En vidéo, nous vous racontons son histoire, tragique. Cette journaliste incarnait le courage et l’indépendance. Le 8 octobre 2021, le journaliste russe Dmitri Mouratov s‘est vu attribuer le prix Nobel de la Paix. Il est le rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, le journal pour lequel travaillait Anna. Il lui a dédié son prix Nobel. Quinze ans sans Anna, nous ne l’oublierons pas, jamais". 

Le cavalier rouge : La Guerre

Dessin de Chappatte, "un monde fracturé"  (Paru in Le Temps, 1er mars 2022 - DR)
Dessin de Chappatte, "un monde fracturé" (Paru in Le Temps, 1er mars 2022 - DR)

Alors que les bruits de bottes résonnent de nouveau en Europe et que l'invasion russe de l'Ukraine fait la Une de la presse internationale, il parait important de faire le point sur la situation.

 

Les documents proposés ici doivent permettre de faire le point sur les origines et les enjeux géopolitiques de ce conflit de haute intensité qui ébranle les relations internationales héritières de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre froide.

 

Pour commencer un détour par le vocabulaire diplomatique s'impose avec cet article de M. Slavicek et G. Brandy édité sur le site du Monde : "Les mots pour comprendre la crise ukrainienne".

 

A lire cette synthèse du directeur de l'IFRI (Institut française des relations internationales), Élie Tenenbaum qui propose une analyse géopolitique pointue de cette guerre  "Guerre en Ukraine. Leçon de grammaire stratégique".

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tenenbaum_guerre_ukraine_russie_2022.pdf
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3 vidéos de synthèse sur la réalité géopolitique des évènements de ces dernières semaines avec :


2 articles complémentaires l'un du journaliste du Monde M. Semo qui revient sur la notion de guerre Hybride et l'autre du Nouvel Obs, avec une interview d'Olivier Roy (politologue) qui revient sur l'échec de la théorie du choc des civilisations.

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La guerre hybride (art.).pdf
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Echec du choc des civilisations.pdf
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Pour les audiophiles, la série de 4 épisodes de l'émission "Le cours de l'histoire" de X. Mauduit revient sur la réalité historique de cette région d'Europe.

"De la Rus’ de Kiev aux Cosaques du Dniepr, jusqu’à l’indépendance ukrainienne après la chute des tsars, c’est une histoire millénaire face aux Empires… une histoire bien différente quand elle est racontée depuis le Kremlin, une histoire à décrypter pour comprendre l’actualité !"

"L'option du pire en Ukraine" (Dessin de Chappatte in Le Temps, 22/02/2022, DR)
"L'option du pire en Ukraine" (Dessin de Chappatte in Le Temps, 22/02/2022, DR)

 

 

 

A écouter l'analyse de l'historien Bruno Cabanes (titulaire de la Chaire Donald G. et Mary A. Dunn en histoire militaire à l’Ohio State University) dans l'émission "La grande table des idées" d'Olivia Gesbert (France culture) du 15/03/2022.

 

 

 

  • "Perçue depuis les États-Unis, la guerre en Ukraine est considérée comme une guerre européenne. (...) D’abord, c’est une guerre d’agression. (...) C’est une guerre de colonisation, une guerre impériale, les Russes sont là pour créer des États satellites dirigés par des gouvernements fantoches, ils l'ont fait en Tchétchénie, en Biélorussie, en Crimée ; c’est une guerre identitaire, une guerre culturelle. C’est un conflit dans lequel la question de l’arme atomique réapparaît.
  • "La mise en place de sièges de ville rappelle la Seconde guerre mondiale, notamment ce qu'il s'est passé entre l'Allemagne nazie et la Russie soviétique. Cette référence revient sans cesse dans le discours de Poutine, qui se présente comme une sorte de continuateur de la grande guerre patriotique menée par l'Union Soviétique pendant la Seconde guerre mondiale."
  • "L'un des grands risques du traitement médiatique de cette crise, c'est d'oublier les individus, et aussi de décontextualiser. Il ne faut pas perdre la spécificité de ce conflit."
  • "Le russe, c’est la langue natale d’un tiers des Ukrainiens. Il y a un sentiment de déchirement, de trahison, de « désidentification » selon l'anthropologue Abraham de Swaan : le sentiment que ceux qui étaient proches deviennent ceux qui vont vous tuer. Ce sentiment-là est un sentiment très fort. "

 


Deux thématiques connexes à cette guerre pour accompagner les élèves de Terminale (et les autres).

  • Une série de podcast de France Culture dédiée aux "Mécanismes de la cyber menaces" de M. Tellier nous fait entrer dans cette autre guerre numérique, liée physiquement aux câbles sous-marins dont il est question plus haut.

Rions un peu en attendant la Covid

Billet d'humour en cette période d'instabilité permanente. Toute ressemblance avec un nom d'établissement scolaire,  d'une organisation ministérielle ou de personne existant serait purement fortuite. Merci à Fabrice Erre pour cet humour corporate.

F. Erre, Une année au lycée (DR)
F. Erre, Une année au lycée (DR)

Penser le monde d'après...

Penser le monde d'après...

C'est une invitation salutaire en cette période où le monde semble bégayer de nouveau par la simple présence d'un petit virus. Edgar Morin, sociologue et philosophe, du haut de ses 99 ans, nous enjoint à changer de voie et repenser le monde d'après. 

 

Ce petit livre peut-être vu comme une synthèse de son oeuvre mais surtout de  sa vie. Il est aussi et surtout un plaidoyer pour prendre le temps de repenser, raisonner dans un monde qui nous pousse à l'instantanéité. 

Une leçon de résistance et d'esprit critique qu'il résume ainsi :

 

"(...) je me suis progressivement voué à une résistance intellectuelle et politique contre les deux barbaries qui de plus en plus menacent l'humanité, la vieille barbarie venue du fond des âges de la domination, de l'asservissement, de la haine, du mépris, ce qui déferle de plus en plus dans les xénophobies, racismes se généralisant en guerres au Moyen-Orient et en Afrique, et la barbarie froide et glacée du calcul et du profit, qui elle prend les commandes dans une grande partie du monde. (...)

Car finalement je suis l'enfant de toutes les crises que mes quatre-vingt-dis-neuf ans ont vécus. Le lecteur peut comprendre maintenant que je trouve normal de m'attendre à l'inattendu, de prévoir que l'imprévisible peut advenir. (...) Il comprendra aussi pourquoi je n'ai pas perdu tout espérance. Il comprendra donc que je veuille éveiller, réveiller les consciences en consacrant mes ultimes énergies à ce livre" (p.23).

Chroniques de la haine ordinaire

Chroniques de la haine ordinaire*

* Titre emprunté à l’œuvre de Pierre Desproges (DR)

Dessin de Chappatte (Le Temps, 08/01/2015, DR)
Dessin de Chappatte (Le Temps, 08/01/2015, DR)

Alors que s'amorce une rentrée masquée par la 2ème vague virale. Une rentrée endeuillée par les commémorations en souvenir de Samuel Paty. Une rentrée noyées sous un flot constant d'informations numériques sans filtres.

Il semble important de pouvoir relever la tête et faire ce pas de côté qui doit nous permettre d'exploiter notre esprit critique pour comprendre et analyser cette période (voir l'article sur l'art de la zététique).

Revenir aux mots, à leurs définitions, revenir à la contextualisation des évènements et à la méthodologie du croisement des sources pour garder les idées claires dans ce contexte tourmenté.

C'est à tout cela que se rattache les cours donnés dans le Secondaire et le Supérieur. C'est à tout cela qu'invite les quelques données proposées ci-dessous.

 

La laïcité

 

Voilà un mot sur toutes les lèvres en cette rentrée des classes. Dans le Petit Robert, il s'agit d'un "principe de séparation de la société civile et de la société religieuse. L’État n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique". Cette définition s'explique par le contexte français de sécularisation de la société voulue par la IIIe République et retranscrite dans la loi de 1905. Pour l'observatoire de la laïcité, conseil créé pour appuyer l'action du gouvernement sur ce sujet, la laïcité peut se résumer au schéma ci-dessous et à la charte de la laïcité. On peut compléter ce tour d'horizon en allant voir les différentes fiches pratiques proposées par ce même observatoire.

On peut aussi revoir la vidéo de Dessine moi l'éco intitulée : Laïcité : religion et législation font-elles bon ménage ?

La liberté d'expression

 

Autre notion au centre des débats récents, le dictionnaire nous la définit comme "l'absence de contrainte dans la pensée, l'expression, l'allure, le comportement. Indépendance d'un esprit qui n'est pas dominé par la crainte, par de préoccupations obsédantes ou encore par des préjugés, des préventions".

On la retrouve dans l'article 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen parmi "les droits naturels et imprescriptibles de l'homme" : " La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi". Elle fait aussi l'objet d'un cadrage légal avec la loi sur la liberté de la presse de 1881.

Pour aller plus loin, je vous invite à aller écouter les podcast de France Culture autour de la "Liberté d'expression, histoire et concept". Mais aussi de visionner les deux courtes vidéos ci-dessous réexpliquant ce qu'est la liberté d'expression (1 jour 1 question) ainsi que ses limites (Les clés des médias).

La caricature

 

Dernier terme qui sera abordé, c'est pourtant celui qui semble le plus cristalliser les débats de ces dernières semaines autour de l'assassinat du professeur S. Paty mais aussi du procès des attentats de janvier 2015 (Charlie Hebdo et Hyper Casher).

Revenons là encore à l'étymologie. Le mot vient de l'italien caricatura, caricare, "charger". Le Petit Robert nous dit qu'il s'agit de "dessin, peinture qui, par le trait, le choix des détails, accentue ou révèle certains aspects (ridicules, déplaisants). Description comique, satirique, par l'accentuation de certains traits".

La caricature est donc un art de la satire qui utilise le trait, le dessin mais aussi la description littéraire, la chanson pour tourner en ridicule, dénoncer, critiquer. C'est aussi un trait culturel forgé par l'histoire française comme le rappel très bien l'article d'Annie Duprat, historienne à CY Cergy Paris Université, paru sur le site The Conversation : "Pourquoi l'art de la caricature est-il sacré pour les Français ?". C'est ce que l'on retrouve avec quelques exemples dans ce dossier du réseau Canopé de l’Éducation national : "La caricature et le dessin de presse" et sur le site Caricatures@caricature.

Enfin je vous invite à aller lire au CDI la BD de Fabrice Erre et Terreur Graphique, Le pouvoir de la satire, qui redonne avec humour les clefs de l'histoire et des codes culturels inhérents à la caricature. Des codes que tentaient déjà de réexpliquer, avec humour, le dessinateur Luz, dans le numéro 1209 de Charlie Hebdo du 23 septembre 2015 en réponse aux réactions indignés d'un dessin de Riss sur la mort d'un jeune garçon migrant sur une plage turque (voir ci-dessous : "Le dessin satirique expliqué au cons -et en particulier aux médias").

 

En souvenir de ces dessinateurs, caricaturistes mais aussi journalistes, gardiens de notre liberté d'expression, ce reportage posthume de la bande à Charlie (Charb, Cabu, Wolinski et Tignous) diffusé sur la chaîne Public Sénat en janvier 2015.