Histoire et mémoires


Histoire et patrimoine


"Ville “trois fois sainte”, capitale contestée d’Israël et d’un possible futur État palestinien, Jérusalem est un symbole du conflit au Proche-Orient. La construction de la première ligne de tramway de la ville, inaugurée fin 2011 et reliant la partie ouest de la ville avec les implantations israéliennes à l’est, a ravivé les tensions". Voilà l'introduction d'une récente émission du Dessous des cartes (émission du 03/04/2012) sur la ville patrimoniale de Jérusalem. Une étude qui remplace un enjeux d'aménagement du territoire dans un contexte géopolitique tendu.


Histoire et mémoires


En introduction à la question de la mémoire du génocide juif de la Deuxième Guerre mondiale ce Prezi qui résume les origines et le développement de l'antisémitisme. Une façon de mieux comprendre aussi les mécanismes du révisionnisme et du négationnisme


Le procès Papon (Plantu, octobre 1999, DR)
Le procès Papon (Plantu, octobre 1999, DR)

François Mitterrand est le premier président de la République à venir se recueillir sur le monument aux déportés du Vel' d'Hiv. le 16 juillet 1992. Il reconnaît alors la mémoire des déportés Juifs de France mais refuse de reconnaître la culpabilité de l’État français. C'est au cours de cette cérémonie solennelle, que des descendants de

 

victimes crient au scandale, demandant les excuses de la République.  La tension autour de la mémoire française de la Shoah est encore forte alors que débutent les procès Barbie et Bousquet et que Touvier est arrêté. C'est alors qu'éclate la colère de Robert Badinter, fils de déporté, combattant du négationnisme et président du Conseil Constitutionnel. Une colère historique qui renvoie à l'émotion d'une mémoire et d'une blessure toujours vive 50 ans après les faits comme le montre les images des archives de l'INA.


Le parcours autour de ce sujet proposé par le site de l'INA Jalon, met en lumière deux autres archives télévisuelles sur la question du négationnisme français, archives datées de l'année 1987, alors que s'ouvre le procès de Klaus Barbie.

  • La première émission propose une interview du négationniste Robert Faurisson au moment même où se prépare le procès de Klaus Barbie. A lire, le complément historique proposé par l'INA ainsi que l'analyse des images.
  • La seconde émission est une réponse de l'historien Pierre Vidal-Naquet aux thèses négationnistes et révisionnistes avec la parution de son livre, Les assassins de la mémoire, en 1987.

mémoire (Plantu, DR)
mémoire (Plantu, DR)

 

Sur la question du réveil de la mémoire de la Shoah en France, mémoire un temps oubliée dans le "grand silence" présenté par A. Wieviorka, voir les extraits ci-dessous (toujours issus du site Jalon et de Dailymotion) sur le documentaire de C. Lanzmann, Shoah.

  • Le premier propose une interview du réalisateur qui explique son travail de mémoire.
  • Le second est un extrait du documentaire en lui-même, rencontre entre Lanzmann et des paysans polonais qui se souviennent des prisonniers des camps d'exterminations.
  • La dernière vidéo est l'interview de l'officier SS de Treblika F. Suchomel qui raconte la vie dans un camp de la mort, sans remords.

Ces paysans qui habitaient près d'Auswitch (dailymotion, extrait de Shoah,DR)

Extrait de Shoah de C. Lanzmann (DR) et l'interview de F. Suchomel (officier SS) sur le camp de Treblinka.


Plantu et l'extradition de Klaus Barbie (février 1983, DR).
Plantu et l'extradition de Klaus Barbie (février 1983, DR).

Quelques sites pour prolonger la réflexion autour de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Shoah :

  • Le blog d'Hugo Billard, Le jardin des retours, professeur d'historie-géo, qui propose une retrospective de la question à partir de deux films traitant l'un de l'affaire Bousquet et l'autre de l'affaire Eichmann.
  • Les travaux du CRDP de Reims (Centre Régional de Documentation Pédagogique) et de J-P Husson qui reviennent en 12 points de synthèse sur le sujet.

Affichye du Chagrin et la Pitié (DR)
Affichye du Chagrin et la Pitié (DR)

 

 

 

Quelques extraits du documentaire de Marcel Ophüls, Le chagron et la pitié tourné en 1969 et paru en 1971. Un documentaire qui revient sur les années d'occuupations dans la ville de Clermont-Ferrand en donnant la parole aux différents acteurs de cette période. Un film choc qui fit à l'époque scandale comme le rappel la dernière vidéo issu des archives de l'INA où le président de l'ORTF défend la censure qui interdit la diffusion du film à la télévision. Une attaque du résistancialisme (Henry Rousso) prôné par la société française à la sortie de la guerre.

Les frères Graves, résistants-déportés et agriculteurs reviennent sur l'image de la Résistance durant la guerre, celle de réseaux terroristes.

A partir de 6.48 mn, la présentation de la libération et des épurations sauvages orchestrées dans toutes les villes et villages de France et dont les femmes furent les premières victimes. Le témoignage de Mme Solange, coiffeuse qui fut arrêtée et jugée pour dénonciation et qui explique son attachement au Maréchal Pétain. S'ensuit le discours de maître Rochat, avocat, qui précise la violence des procès populaire puis la mise en place d'une justice plus ordonnée quelques mois après la libération.

A partir de 2 mn, le témoignage des frères Graves sur la dénonciation qui les a conduit à la déportation et l'esprit de vengeance qui peut encore exister 25 ans plus tard.

Arthur Conte, président de l'ORTF, s'explique sur son refus de diffuser le documentaire Le Chagrin et la pitié consacré à la collaboration. (voir le sujet sur le site Jalon de l'INA).


P. Nora, F. Chandernagor (DR)
P. Nora, F. Chandernagor (DR)

En conclusion de ce chapitre, une petite visite sur le site Liberté pour l'histoire s'impose.

 Il s'agit d'une association née, en 2005, sous la présidence de René Rémond, après un appel signé par un millier d'historiens.

 

"Émus par des interventions politiques de plus en plus fréquentes dans l'appréciation des évènements du passé et par des procédures judiciaires touchant des historiens et des penseurs, ils entendaient rappeler que l'histoire n'était ni une religion ni une morale ; qu'elle ne devait pas être l'esclave de l'actualité ni s'écrire sous la dictée de la mémoire ; que la politique de l'Etat n'était pas la politique de l'histoire.

« Liberté pour l'histoire » s'est donc donné pour mission de faire reconnaître la dimension scientifique de la recherche et de l'enseignement historiques et de défendre la liberté d'expression des historiens contre les interventions politiques et les pressions idéologiques de toute natire et de toute origine.

Cette mission, et la mobilisation des historiens qui la porte, ont pris une dimension internationale en avril 2007 avec le projet d’adoption d’une décision-cadre européenne qui, au nom d’une lutte légitime contre le racisme et l’antisémitisme, punit dans tous les États membres de l’Union « l’apologie publique, la négation ou la banalisation grossière » des crimes de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre".