Quelques ressources pour comprendre les grandes lignes de la crise ukrainienne et l'annexion de la Crimée. Un petit goût géopolitique de "guerre froide" européenne sur fond de nationalismes et d'enjeux géoéconomiques.
En complément, le dossier d'Arte info ainsi qu'un petit lexique historique proposé par le site d'information Slate.fr expliquant l'emploi de mots nés de la Guerre froide et réexploités depuis comme "finlandisation", "endiguement", ...
http://info.arte.tv/fr/ukraine-un-tiraillement-historique
Que nous rappelle Aimé Césaire avec ce proverbe qui résonne si fortement aujourd'hui ?
Il souligne l'importance de la mémoire, ou plutôt des mémoires, dans la construction identitaire, culturelle d'une société. Il nous renvoie au chapitre d'introduction du programme de Terminale mais aussi aux commémorations de la Première Guerre mondiale qui débutent en ce mois de novembre. Il fait écho à la Grande Collecte organisée par l'État pour permette la découverte, le partage mais aussi le croisement de sources indiviudelles, familiales. Sources essentielles au travail de l'historien et à la compréhension de périodes qui échappent, avec le temps, à notre compréhension immédiate.
Aimé Césaire nous rappelle aussi que si la mémoire est un trésor à partager c'est aussi une arme qui peut être manipulée, révisée, niée. Aux historiens, une fois de plus, de faire le lien, de
créer du sens dans ces mémoires pour éviter les amalgames qui conduisent souvent à la haine ou à l'incompréhension.
Cest aussi le travail de certains cinéastes qui ont fait de cette quête un crédo comme Claude Lanzmann. Celui-ci sort un nouveau documentaire, "Le Dernier des injustes", sorte de conclusion à son oeuvre phare, "Shoah" (voir les articles dans Le Monde et Les Inrocks). Il y présente sa rencontre en 1975 à Rome de Benjamin Murmelstein, le seul "doyen des juifs" encore en vie. Dans les ghettos, ces "doyens", étaient chargés d'encadrer administrativement l'horreur organisée par les nazis et de désigner ceux qui partaient vers les camps.
Enfin cette phrase du poète et homme politique résonne plus particulièrement dans cette actualité bousculée par la montée d'actes haineux, racistes et souvent imbéciles. Des actes comme ceux qui ont amené à la manifestation du 11 novembre à Angers à l'appel de la Ligue des Droits de l'Homme. Actes qui rappellent d'autres mots, cités par un autre poète et politicien issu lui-aussi de nos mémoires partagées, Léopold Sédar Senghor : "Les racistes sont des gens qui se trompent de colère". A méditer.
En écho au chapitre introductif d'histoire des Terminales (Historiens et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale) et au programme des Premières, voici une information enrichissante.
Il s'agit d'un spectacle de marionnette programmé au 104, à Paris, et réalisé par la compagnie néerlandaise Hotel modern. Pari osé, pari réussi, celui de faire transparaître l'indicible sans passer par le témoignage historique ou la mémoire blessée des survivants.
Comment restituer l'ampleur de la barbarie nazie au théâtre ? Pour approcher au plus près la condition des déportés d'Auschwitz, Hotel Modern miniaturisent un camp de concentration peuplé de figurines au rictus münchien. La captation vidéo plonge ensuite le spectateur au cœur de la tragédie en marche, dans une reconstitution saisissante de la mécanique d'extermination hitlérienne (dixit la présentation du 104).
Une oeuvre décalée, à l'image de la bande dessinée Maus d'Art Spiegelman, mais une oeuvre qui donne sens. Comme le souligne l'article de Fabienne Darge paru sur le site du
Monde :
"Le spectacle montre la machine de mort industrielle à l'œuvre, en une journée "ordinaire", si l'on peut dire, du camp. Le génie des trois animateurs de la
compagnie, Herman Helle, Pauline Kalker et Arlène Hoornweg, c'est d'avoir trouvé, grâce à la marionnette, une forme
de représentation à la fois véridique et abstraite, proche et distanciée. Autrement dit, qui peut susciter une forme
d'identification retenue et réflexive, loin de toute émotion facile."
La Syrie pays au coeur des enjeux géopolitiques de ces derniers mois a su eclipser les questions économiques du dernier G20. Au milieu des massacres et des atternoiments quelques lignes de forces se dessinent qui font échos aux questions posées par les programmes de Première et Terminale.
En cette semaine de rentrée, ministres, journalistes et enseignants n'ont qu'un mot à la bouche : allégement.
Il ne s'agit pas là de la dernière tendance pour rester mince avant l'hiver prochain (Winter is coming comme dit le dicton). Le sujet de tout ces discours, c'est l'allégement des programmes d'Histoire-Géo. pour les classes de Troisièmes et de Terminales... Les élèves de Premières S peuvent se rassurer, leur programmation a elle aussi été remaniée mettant fin à l'épreuve anticipée du Bac !
Et alors me direz-vous, quelles nouveautés nous apporte la cuvée amincissante 2013. Qu'a-t-il de plus "light" que le précédent ce programme ? Et bien, pour le moment rien. Cette affaire n'étant pas encore close, nous sommes dans l'attente de l'acceptation des changements proposés par les instances supérieures (jolie expression à replacer dans le thème des "échelles de gouvernance"). Le régime ne commencera que lorsque les ingrédients et les plats auront été sélectionnés et approuvés.
En attendant, faisons contre mauvaise fortune bon coeur et entamons cette nouvelle année scolaire sous le signe de l'allégement ! Celui des sacs de cours (avec l'emploi des TIC), celui des programmes mais pas celui des connaissances et autres méthodologies à assimiler. Il est conseillé toutefois d'éviter l'indigestion.
Bon courage à tous pour cette rentrée qui se doit de tenir la ligne ^^