Voix d'outre-tombe

Dessin de Chappatte (parue dans l'intern. Herald Tribune, 11/11/2006 - DR)
Dessin de Chappatte (parue dans l'intern. Herald Tribune, 11/11/2006 - DR)

  

 En cette journée de l'Europe qui marque aussi les commémorations de la victoire soviétique sur l'Allemagne nazie, les échos de la guerre en Ukraine résonnent sourdement.

 

Le Monde s'associe aux journalistes russes du titre d'opposition Novaïa Gazeta Europe pour faire entendre la voix de ceux qui disent non à la guerre. En cette occasion, un extrait prémonitoire de la journaliste Anna Politkovskaïa de 2004 revient sur la mise en place du pouvoir autoritaire de V. Poutine : Ce que la journaliste Anna Politkovskaïa écrivait en 2004 : « Poutine n’aime pas les êtres humains. Il nous considère comme un simple moyen pour lui »

 

  • "La plume de « Novaïa Gazeta », assassinée en octobre 2006, écrivait, dans son livre « La Russie de Poutine », un avertissement que personne n’a voulu entendre. « Le Monde » republie un extrait de cet ouvrage en forme d’avertissement". 

A voir aussi le documentaire (ci-dessous) d'Amnesty International sur le travail de la journaliste.

  • "En vidéo, nous vous racontons son histoire, tragique. Cette journaliste incarnait le courage et l’indépendance. Le 8 octobre 2021, le journaliste russe Dmitri Mouratov s‘est vu attribuer le prix Nobel de la Paix. Il est le rédacteur en chef du journal Novaïa Gazeta, le journal pour lequel travaillait Anna. Il lui a dédié son prix Nobel. Quinze ans sans Anna, nous ne l’oublierons pas, jamais". 

Le cavalier rouge : La Guerre

Dessin de Chappatte, "un monde fracturé"  (Paru in Le Temps, 1er mars 2022 - DR)
Dessin de Chappatte, "un monde fracturé" (Paru in Le Temps, 1er mars 2022 - DR)

Alors que les bruits de bottes résonnent de nouveau en Europe et que l'invasion russe de l'Ukraine fait la Une de la presse internationale, il parait important de faire le point sur la situation.

 

Les documents proposés ici doivent permettre de faire le point sur les origines et les enjeux géopolitiques de ce conflit de haute intensité qui ébranle les relations internationales héritières de la Deuxième Guerre mondiale et de la guerre froide.

 

Pour commencer un détour par le vocabulaire diplomatique s'impose avec cet article de M. Slavicek et G. Brandy édité sur le site du Monde : "Les mots pour comprendre la crise ukrainienne".

 

A lire cette synthèse du directeur de l'IFRI (Institut française des relations internationales), Élie Tenenbaum qui propose une analyse géopolitique pointue de cette guerre  "Guerre en Ukraine. Leçon de grammaire stratégique".

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tenenbaum_guerre_ukraine_russie_2022.pdf
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3 vidéos de synthèse sur la réalité géopolitique des évènements de ces dernières semaines avec :


2 articles complémentaires l'un du journaliste du Monde M. Semo qui revient sur la notion de guerre Hybride et l'autre du Nouvel Obs, avec une interview d'Olivier Roy (politologue) qui revient sur l'échec de la théorie du choc des civilisations.

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La guerre hybride (art.).pdf
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Echec du choc des civilisations.pdf
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Pour les audiophiles, la série de 4 épisodes de l'émission "Le cours de l'histoire" de X. Mauduit revient sur la réalité historique de cette région d'Europe.

"De la Rus’ de Kiev aux Cosaques du Dniepr, jusqu’à l’indépendance ukrainienne après la chute des tsars, c’est une histoire millénaire face aux Empires… une histoire bien différente quand elle est racontée depuis le Kremlin, une histoire à décrypter pour comprendre l’actualité !"

"L'option du pire en Ukraine" (Dessin de Chappatte in Le Temps, 22/02/2022, DR)
"L'option du pire en Ukraine" (Dessin de Chappatte in Le Temps, 22/02/2022, DR)

 

 

 

A écouter l'analyse de l'historien Bruno Cabanes (titulaire de la Chaire Donald G. et Mary A. Dunn en histoire militaire à l’Ohio State University) dans l'émission "La grande table des idées" d'Olivia Gesbert (France culture) du 15/03/2022.

 

 

 

  • "Perçue depuis les États-Unis, la guerre en Ukraine est considérée comme une guerre européenne. (...) D’abord, c’est une guerre d’agression. (...) C’est une guerre de colonisation, une guerre impériale, les Russes sont là pour créer des États satellites dirigés par des gouvernements fantoches, ils l'ont fait en Tchétchénie, en Biélorussie, en Crimée ; c’est une guerre identitaire, une guerre culturelle. C’est un conflit dans lequel la question de l’arme atomique réapparaît.
  • "La mise en place de sièges de ville rappelle la Seconde guerre mondiale, notamment ce qu'il s'est passé entre l'Allemagne nazie et la Russie soviétique. Cette référence revient sans cesse dans le discours de Poutine, qui se présente comme une sorte de continuateur de la grande guerre patriotique menée par l'Union Soviétique pendant la Seconde guerre mondiale."
  • "L'un des grands risques du traitement médiatique de cette crise, c'est d'oublier les individus, et aussi de décontextualiser. Il ne faut pas perdre la spécificité de ce conflit."
  • "Le russe, c’est la langue natale d’un tiers des Ukrainiens. Il y a un sentiment de déchirement, de trahison, de « désidentification » selon l'anthropologue Abraham de Swaan : le sentiment que ceux qui étaient proches deviennent ceux qui vont vous tuer. Ce sentiment-là est un sentiment très fort. "

 


Deux thématiques connexes à cette guerre pour accompagner les élèves de Terminale (et les autres).

  • Une série de podcast de France Culture dédiée aux "Mécanismes de la cyber menaces" de M. Tellier nous fait entrer dans cette autre guerre numérique, liée physiquement aux câbles sous-marins dont il est question plus haut.

Une rentrée comme les autres...

Dessin de Chappate pour Le Temps (01/09/2020 - DR)
Dessin de Chappate pour Le Temps (01/09/2020 - DR)

Comment vous sentez-vous à la veille de cette rentrée des classes ?

Sans doute pour beaucoup un mélange d'anxiété, de joie et d'un peu de nostalgie pour l'été qui s'achève. En japonais, ce sentiment s'appelle Nagori, "l'empreinte des vagues". Ce mot désigne la nostalgie de la saison qui s'achève, du temps qui passe. Mais c'est aussi un mot porteur d'espoir, comme le souligne la poétesse Ryoko Sekiguchi :

 « Vous souvenez-vous du sentiment qui vous enserrait le cœur lorsque vous étiez enfant, à la fin d’un voyage, d’un séjour chez vos grands-parents avec vos cousins, d’une fête tant attendue ? Nous avons tous appris peu à peu à nous accoutumer à cette tristesse qui, au début de la vie, nous paraissait si insupportable. Parce que nous savons désormais qu’il y aura une suite à notre vie, et que les retrouvailles et les nouvelles rencontres pourront toujours revenir sous une autre forme. »

 

Bonne reprise à tous.

 

(Petite trouvaille lexicologique tirée de la rubrique "mot de la fin" du Bulletin n°44, 30 août 2021 -DR. A lire aussi la chronique de la rubrique "Sauce piquante" du Monde de février 2019).